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InformationsPublié le 21 mars 2025

Crise syrienne : La DDC reste pleinement engagée en Syrie

Face à l’ampleur des besoins dans le pays, la Suisse réitère son soutien envers la Syrie. Caroline Tissot est la responsable régionale de la coopération internationale suisse au Moyen-Orient. Dana Aljarah est employée locale au bureau humanitaire de la DDC à Damas. Toutes deux nous livrent leur regard sur la situation à Damas et sur les activités en cours et à venir de la DDC en Syrie.

Un homme marche à coté d’un immeuble endommagé par la guerre.

Après 13 ans de guerre et suite aux récents événements survenus en Syrie, le pays demeure gravement affecté par les conséquences des conflits armés. Face à cette situation préoccupante, la Suisse poursuit son soutien en contribuant à hauteur de 60 millions de francs. Elle répond ainsi aux besoins des populations en Syrie et dans les pays voisins, et reste prête à répondre aux nouveaux besoins qui pourraient émerger. Cette enveloppe sera allouée aux partenaires multilatéraux et bilatéraux de la Suisse, ainsi qu’aux missions d’experts et aux projets suisses. Dans une logique de continuité du soutien apporté, cette nouvelle contribution est identique aux montants alloués en 2023 et 2024.

Depuis le début de la crise syrienne, la réponse de la Suisse est fournie sur l'intégralité du territoire, indépendamment des lignes de conflit et en fonction des besoins de la population. Il s’agit de l’une des plus importantes actions humanitaires de son histoire. La DDC est présente dans le pays avec un bureau humanitaire depuis 2017. Elle poursuit ses activités en étroite collaboration avec des acteurs internationaux et locaux.

Basée à l’Ambassade de Suisse à Amman, en Jordanie, Caroline Tissot est la responsable régionale de la coopération internationale suisse au Moyen-Orient. À ce titre, elle couvre les activités de la Direction du développement et de la coopération (DDC) en Syrie. Dana Aljarah est employée locale au bureau humanitaire de la DDC à Damas. Toutes deux nous livrent leur regard sur la situation à Damas et sur les activités en cours et à venir de la DDC en Syrie.

Dana Aljarah pose devant un pays montagneux.

Dana, quelle est la situation à Damas ? Y a-t-il des besoins particuliers qui se sont fait jour depuis la chute du régime de Bachar al-Assad ?

Le principal défi est de rétablir les services publics et de soutenir la relance économique. Certains services essentiels tels que la délivrance de passeports et la gestion des transports sont toujours à l’arrêt. La banque centrale de Syrie détient l’ensemble des réserves du pays en livres syriennes, ce qui a entraîné une pénurie de liquidités et une baisse significative du pouvoir d’achat. Une partie importante des besoins fondamentaux, pour ce qui est de la nourriture et du logement notamment, n’est pas satisfaite, et la demande en biens et services de première nécessité augmente à travers le pays.

Nous avons anticipé la levée des sanctions, mais à ce jour, aucun changement concret n’est intervenu. Les conditions de vie restent difficiles : les coupures de courant sont fréquentes, et l’électricité est disponible seulement une heure par jour dans certaines régions. Du fait que les pompes à eau sont alimentées par le courant électrique et ne fonctionnent donc plus correctement, l’approvisionnement en eau s’en ressent également.

Qu’est-ce qui a changé dans le travail de notre bureau humanitaire ? A-t-il fallu adapter nos activités humanitaires ?

Notre bureau humanitaire reste pleinement opérationnel. S’agissant des ajustements, nous avons rapidement lancé, fin 2024, un programme de redressement en partenariat avec quatre ONG internationales et cinq agences des Nations Unies. Cette initiative cible les principaux besoins en matière de développement, à commencer par la génération de revenus, les moyens de subsistance durables, le logement, l’eau, l’assainissement, l’hygiène et les entreprises sociales. La Suisse joue ainsi un rôle de partenaire engagé dans le soutien au redressement rapide et au renforcement de la résilience en Syrie.

Caroline Tissot se promène avec deux autres personnes dans les rues d’Idlib.

Caroline, vous vous êtes rendue deux fois en Syrie depuis le début de l’année et vous êtes allée à Idlib pour la toute première fois. Quelles sont vos impressions ?

En janvier, nous avons rencontré le nouveau responsable de l’aide humanitaire du gouvernement provisoire pour lui expliquer notre action fondée sur les besoins et déployée dans tout le pays. Cette approche de principe a été accueillie favorablement. Nous avons également évoqué les sujets pour lesquels les besoins sont les plus criants, tels que l’eau, l’assainissement et l’hygiène, l’éducation et les moyens de subsistance.

En février, je me suis rendue pour la première fois dans la région d’Idlib, car nous y menons des projets dans des camps en partenariat avec le Programme alimentaire mondial, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) et l’ONG People in Need (PiN). Idlib accueille la plus grande population de personnes déplacées, dont beaucoup ont fui des zones dévastées. Les besoins humanitaires y restent élevés, et la population est largement tributaire de l’aide pour les services essentiels tels que les soins de santé et l’éducation. Je me suis également rendue à Homs et à Daraa avec une délégation suisse venue de Berne. L’un des principaux enjeux aujourd’hui est de rétablir les services de base dans tout le pays.

Quel avenir pour les activités de la DDC en Syrie ?

Le soutien fourni par la Suisse à la Syrie dépasse d’ores et déjà le cadre de l’aide d’urgence, ce qui satisfait une demande systématique de la part des Syriens, désireux de se passer à terme de l’aide humanitaire. Les services et les infrastructures du pays sont en piteux état, d’où les difficultés pour l’économie de se redresser et pour les Syriens de subvenir à leurs besoins et de satisfaire leurs besoins fondamentaux. Si l’aide humanitaire reste essentielle, les acteurs du développement devront également se mobiliser pour soutenir le redressement à long terme. Le calendrier et l’approche sont encore à l’étude, car la situation continue d’évoluer.

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Contact

Direction du développement et de la coopération (DDC)
Eichenweg 5
3003 Berne